When dance attracts you more than a slight noise [PV Abbadon Valentine]

La nuit commence à prendre place, laissant invisible ce que le jour offre de visible. Tandis qu'Aelis venait de terminer son service et qu'elle se dirigeait non sans inquiétude vers sa voiture, un écho musical vint raisonner à ses oreilles. La douceur habituelle des notes s'était envolée, laissant place à un fracas désagréable. Un fracas grandissant qui progressivement fit appel à de vieux souvenirs qui nagèrent dans son esprit, douloureusement. Non sans un seul mouvement, la jeune rousse resta immobile sans réellement réaliser ce qui s'imprégnait d'elle. Ne manquant pas de secouer sa tête comme pour espérer que ses pensées s'évanouissent aussi vite qu'elles étaient venues, elle avança en direction de ce qui lui saturait le crâne. A pas de loup, comme si le danger se rapprochait à chaque pas qu'elle effectuait, elle garda l’œil sur ce qui l’entourait.

La nuit n'avait jamais portée ses craintes, au contraire elle apparaissait à Aelis comme une vieille amie, comme un moment solitaire inaccessible en journée. Ses cauchemars prenaient forme le jour tandis que la paix de sa conscience ne se faisait qu'une fois l'obscurité tombée. Peut-être que la noirceur qui lui était familière l'avait attirée vers lui, l'escroquant d'une mascarade qu'elle aurait pu s'éviter. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que le crépuscule n'était plus aussi accueillant, depuis qu'elle avait pris la fuite.

Les pensées sitôt emmêlées, lui firent accélérer le pas dans l'espoir que la vitesse les éliminent. Si cette chanson sonnait mélancoliquement à ses oreilles, c'est très certainement à cause de l'acharnement qu'elle avait eu face à sa volonté de perfection gestuelle. La dance, mélodieuse et délectable stoppait son esprit torturé en même temps que de lui faire part, paradoxalement d'une souffrance interne et enfouie. Là où elle devrait s'arrêter à une simple passion, Aelis s'était inventée sa propre définition, sa propre manière d'être passionnée de dance.

Son corps se dressa devant une petite maisonnette dont la musique provenait, curieuse et inquiète à la fois, elle s’empara de la poignée de porte. Comme si le temps s'était arrêté, elle resta un moment face à la porte avant de l'ouvrir et d'y découvrir un monde familier.

Le danseurs s'arrachaient les corps les uns contre les autres, une liberté était presque palpable tant leur danse semblait névrotique et acharnée. Aelis ressentait comme une envie de s'écorcher le corps avec eux, mais des regards insistants s'étaient posés sur elle. Parcourant la pièce des yeux, elle remarqua une femme dont le visage ne lui était pas inconnu. Presque rassurée, elle lui jeta un sourire dans l'espoir que cela l'attire vers elle.